La thérapie par l'écriture

Hey vous !

Il est actuellement 4h du matin et je n'arrive pas à dormir... C'est impossible cet article me trotte de plus en plus dans la tête et c'est la boule au ventre et la gorge complètement nouer que je me lance enfin dans l'écriture de cet article. Pourquoi j'ai décidé de le faire ? Et pourquoi pas, au fond, je me dis qu'on n'en parle pas assez que si ça met arriver à moi alors pourquoi ça n'arriverait pas à d'autres !! Bien sûr, je ne le souhaite à personne pas même aux gens que je déteste parce que ce genre de chose ça vous brise en mille morceaux sans que vous le voyais. Évidemment, je ne fais pas cet article pour qu'on me plaigne non ça personnellement, je m'en fiche, le mal et fait et depuis longtemps, je fais cet article, pour vous, pour votre entourage pour raconter ma version de l'histoire, car même si elle à était entendue, elle n'ai pas oubliée. Un peu naïvement, j’espère qu'en l'écrivant (même si c'est compliquer) elle s'en ira de mon esprit et arrêtera de me hanter la nuit même après presque 5 ans qu'elle a était vécu...



J'ai jamais eu envie de conduire, pourquoi ? Bah, vous avez vu tous c'est morts, et puis il parait que 1 seconde d’inattention et BAM, t'es morts!! Non mais c'est mort moi, je te dis que je le passe pas ce put*in de permis!! Paroles de mon moi ados en pleine crise de : allez tous voir ailleurs si j'y suis. Mais bon comme tous les ados j'y suis quand même allé après plusieurs crises et en traînant des pieds s'il vous plaît (rebelle a deux francs cinquante, bonjour) !!

La première fois, je suis montée dans la voiture, j'étais terrorisée, oui bah, après tout, j'avais déjà eu des expériences de la route, et ça ne m'avait vraiment pas plus du tout, alors pourquoi ça changerait dans une voiture hein!! Bref, j'avais peur, et comme je suis franche bah, j'en ai parlé avec mon moniteur qui se foutait de moi, bah évidemment, c'est facile lui, il passe ça vie assis dans sa caisse alors forcement moi, j'ai l'air d'une conne !

Plus les leçons passaient, et plus ça aller mieux, mais un jour ... Je ne me rappelle plus vraiment ce qu'il s'est passé... Il y avait une autre voiture, un croisement, et la voiture est arrivée, il a crié pour que j'y aille, j'ai tourné brusquement, bref le pire à était évité, mais là, à ce moment-là, j'ai eu la peur de ma vie. Je ne me rappelle vraiment pas de ce qu'il c'est passé, je suis brusquement sortie de la voiture, j'étais affolée, j'avais envie de vomir et j'avais vraiment eu très peur. Mon moniteur m'a hurlé dessus, je ne voulais plus remonter dans la voiture, la séance c'est terminée et je suis rentré chez moi. Je me suis sentie coupable et je n'en ai pas parlé. J'avais beaucoup trop honte de ce que j'avais fais, et surtout j'étais incapable d'expliquer clairement ce qu'il y avait.


La séance d'après, c'est très mal déroulé, et pourtant, je m'appliquais, je ne comprenais pas, je me sentais carrément nul, je n'arrivais à rien alors que j'essayais de faire tous correctement, et en plus mon moniteur en avait marre et n’arrêtait pas de me faire des reproches ! L'atmosphère était lourde et j'avais hâte que ça se finisse. Je l'ai quand même fait non, je suis revenue, après ça, j'y suis quand même allée, alors un peu d'encouragements, ce n'était quand même pas trop demandé si !! En vrai, j'étais vraiment énervée, et j'en voulais à tout le monde.

C'est après que le cauchemar a commencé, dans cette voiture pourrie, il faisait toujours étrangement très chaud, vous savez une chaleur qui vous pèse, qui limite vous donne mal au crâne, et puis ça sentait la sueur là-dedans comme : une chambre qu'on aurait trop chauffé, jamais aérer et qu'en plus, on avait fait une séance de muscu de 3h . Et là le : "Bah si t'as chaud, enlève ta veste" à commencé. Ce jeu de manipulation malsaine, qui détruit une vie à commencé par cette phrase idiote. Bien sûr, sur le moment, on ne se doute de rien, on pense simplement qu'il fait chaud, et qu'il n'y a pas de climatisation dans la voiture, alors on enlève sa veste sans poser de question, et à ce moment-là, ce moment précis, il sait lui: il a tout gagné et son jeu commence !

Ensuite, il y a eu les remarques super déplacées, auquel tu ne sais pas vraiment trop quoi dire :  " Plutôt jolie cette jupe ", " ça va la ceinture, ne t'écrase pas trop la poitrine", "tu as chaud?"... J'en passe et des meilleures. Il y a aussi, en plus des phrases, des gestes déplacés : la main posée sur le levier de vitesse qui est "censé" te montrer comment tu l'as passe, les chatouilles quand tu fais quelque chose de pas très bien, et sa main qui dérape sur ta cuisse -surtout quand tu es en jupe-. Et toutes ses autres petites choses que tu ne dis pas, parce que tu ne t'en aperçois pas, tu penses que c'est pareil pour tous le monde, alors tu n'en parles pas et tu penses vraiment, qu'il ne se passe rien de grave.


Et puis un jour, il y a cette heure de conduite tardive, il faisait nuit noir, c'était l'hiver, il était presque 19h30, quand cette main qui, par inadvertance, monte un peu trop haut sur ta cuisse, alors tu piles, on s'en fous d’être sur une deux voie, et rouler vite. La voiture, ce stop brusquement, et un " non mais ça ne va pas, ou quoi t'es malade ma parole !! " franchis mes lèvres, comme si d'un coup, je réalisais enfin, qu'il se passait un truc de pas normale. Mais je ne m'attendais vraiment pas à cette réponse, froide et calme : "C'est bon, il se passe rien, qu'est ce que tu crois !! Ne t'imagine pas n'importe quoi et redémarre la voiture, on a pas finit la séance, et si tu n'es pas de bonne humeur ce n'est pas de ma faute ! " . Bah merde alors je suis folle ... Le reste de la séance fut horrible bah oui fallait bien payer !! Jouer sur la peur des gens, ce n'est pas difficile surtout quand ils ont peur de la route, et qu'on est dans une auto-école... Bref , j'avais bien senti que je l'avais contrarié ce soir-là, et je l'ai payée durant tout le reste de l'heure.

Bien sûr, ce genre de choses, on n'en parle pas, ça parait fou de voir à quel point à cette époque, j'avais l'impression que le problème venait de moi. Je pensais vraiment que je délirais complètement, je pensais vraiment que je conduisais mieux en talon qu'en basket, parce qu'effectivement, je calais moins et je me prenais moins de réflexions. Et non, je ne pensais pas au fait que lui avait les pédales au bout des pieds et qu'il pouvait faire ce qu'il voulait. Je ne pensais pas non plus, que le chauffage était enclenché pour donner chaud, et pour me faire retirer mon écharpe et ma veste et non, je ne pensais même pas au fait que ce n'était pas normal que tout se passait bien avec les autres moniteurs et pas avec lui, après tout, je passais plus d'heures avec lui alors pourquoi les autres pensent que ça va...

Ce cauchemar a vraiment duré longtemps... Jusqu'au jour ou ma maman a débarqué en larme sur mon lieu de travail pour me dire de prendre mes affaires, elle venait d'avoir la police au téléphone une plainte pour viol avait était déposé au commissariat, et il voulait entendre toutes les filles qui avaient était en contact avec le moniteur en question. Quand je suis arrivée, dans le bureau, je ne réalisais toujours pas ce qu'il ce passé. Je n'y croyais même pas, j'étais complètement dans le déni, j'étais morte de trouille, parce que j'avais l'impression d’être coupable et non victime... Les policiers présents ont vraiment compris ce qu'il se passait, et m'on fait comprendre que tout ça n'était pas normal, et que j'étais victime dans l'histoire. J'étais une des élèves avec qui, il passait le plus de temps et que j'avais vraiment eu de la chance. Pourtant au fond de moi, je pensais toujours être fautive. Je n'imagine même pas, ce que celles qui on portée plainte on du subir, et à quel point ça a du les traumatiser. En fait, moi à coter, c'est vraiment rien !

Alors mademoiselle, vous voulez porter plainte ? Non ! Je n'ai pas envie de porter plainte après tout moi, il met rien arriver de grave. Voilà ce que j'ai répondu, après plusieurs : vous êtes sûr ? J'ai confirmé et je suis sortie. Je n'ai jamais vu ma mère aussi terrorisée de toute ma vie. Alors je l'ai rassurée, et n'ai pas vraiment trop parler de tout ça et puis à quoi bon, c'était finit. Après tout ça, j'ai eu mon permis. (Ha ha félicitation en même temps, je l'ai payé assez cher !). J'aimerais vous dire que l’histoire finit bien, et que tout va bien, mais non ce n'est pas vrai, j'ai encore des cauchemars, je suis encore malade en voiture si je ne sens pas d'air et s'il fait trop chaud. Je ne supporte pas qu'on me touche quand je conduis et j'ai encore très peur de la route. J'ai mis plus d'un an à réussir à dormir une nuit complète avant de prendre le volant le lendemain. 3 ans avant de ne plus avoir peur sur des routes que je connais ... et je commence seulement à prendre ma voiture pour faire des trajets que je ne connais pas. J'ai mis 2 ans avant d'en parler ouvertement à un membre de ma famille et quelques copines sans tourner cette histoire à la rigolade ou l'esquiver par un "c'est trop long". Parce que c'est vraiment humiliant de se sentir bernée comme ça. Et puis on a pas envie d'être pris en pitié ou que les autres nous balance que c'est rien qu'il ne faut pas le dire ou que ça aurait pu être pire !


Cet été ça fera 5 ans que ça met arriver et il y a encore des nuits où je n'arrive pas a dormir, et pourtant moi, dans l'histoire ce qui met arriver aurait pu être pire... Je ne fais pas cet article pour vous faire flipper. Bien sûr, tous les moniteurs d'auto-école, ne sont pas comme ça, évidemment, que ce n'est pas aussi atroce que d'autres histoires, et qu'il y a plus de peurs que de mal seulement c'est mon histoire et il y en a marre de se taire !! Bien sûr, que c'est grave, c'est du harcèlement sexuel et de la manipulation, moi j'étais majeure à cette époque, sachez qu'il y avait des mineures aussi dans le lot !! Bien sûr que c'est grave sinon il n'aurait pas était condamné, alors non quand on entend parler d’attouchement ou de harcèlement, on ne dit pas "ça va, il ne ta pas violer non plus" parce que même si c'est le cas, ça n'en ai pas moins atroce. Se sentir manipulée de A à Z, il n'y a rien de pire et croyez moi le après est bien pire...

Je suis désolée cet article n'est pas joyeux, mais l'important dans l'histoire, c'est le message que je veux faire passer : Ne vous taisez pas ! Jamais ! Sous aucun prétexte même si vous avez l'impression d'être timbrée ou d'être folle.

Je vous retrouve très vite pour un article beaucoup plus gai s'est promis, en attendant prenez soin de vous-même et de vos proches.
Restez positives, vous êtes rayonnantes
Juliette

4 commentaires :

  1. Coucou ma belle, que d'émotions dans ce post. Je suis vraiment désolée de ce qui t'es arrivé parce que même si ce n'est pas allé plus lojn , et ça aurait pu, ce que tu as vécu est horrible est anormal, cet abruti est un grand malade, je suis heureuse que ca n'ai pas été plus loin et tellement triste pour les autres filles. Je te souhaite beaucoup de courage car même si tu vas mieux, tu as quand même vécu un traumatisme! Tu es déjà très courageuse d'en parler ici d'ailleurs!!!!

    De gros bisous!!!!

    Tiff de Mabulledepensees.com

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    1. Coucou la miss,
      c'est parce que ce n'est pas normale que j'ai décidé d'en parler car je pense que plus on parleras de ce genre de traumatisme plus ca sera pris au sérieux par la majorité et moins on entendra de " ca va y a pire ".
      je te remercie de ton commentaire et te fais plein de bisous merci
      Juliette

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  2. Bravo d'avoir osé prendre la parole, tu as bien fait car si quelqu'un se retrouve dans ta situation ça la poussera peut être à mieux comprendre ou à parler. Moi je trouvais déjà les heures de conduite traumatisantes sans tout cela alors j'imagine à peine ce que tu as dû ressentir ! Prends soin de toi, bisous ma belle !

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    1. Merci beaucoup pour ton commentaire, ma belle =)
      je te fais des bisous !
      Juliette

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